Journées des masterant·e·s 2025

La Brèche, association de recherche en bande dessinée, organise le samedi 22 mars 2025 sa quatrième journée des masterant·es en partenariat avec la CIBDI. Le but de cet évènement est de permettre à des masterant·es travaillant autour du medium bande dessinée de venir présenter leurs recherches durant une présentation orale suivie d’échanges avec le public. Cette journée permettra aussi de mettre en contact des personnes travaillant autour de la bande dessinée. Les masterant·es qui envisagent de continuer dans le milieu de la recherche auront l’occasion de rencontrer des personnes qui pourront répondre à d’éventuelles questions.

Le programme

La journée à lieu de 9h à 17h à Angoulême au musée de la bande dessinée.

9h : accueil

Panel 1 : Style et esthétique

9 h 30 – 10 h : Présentation 1 • Anna Elizalde : « L’influence de l’esthétique de Jean Giraud/Moebius dans les jeux vidéo des années 1990 à nos jours »

10 h – 10 h 30 : Présentation 2 • Coline Drouhaud : « Étude génétique de L’esprit de Lewis, un diptyque néo-victorien de Bertrand Santini et Lionel Richerand »

10 h 30 – 11 h : Présentation 3 • Martin Prilleux : « Solitudes(s) dans Entre Les Lignes de Tomoko Yamashita »

11 h – 12 h 30 : Table ronde « Faire une thèse en/sur la bande dessinée » avec Marie Lorinquer-Hervé (Université Bordeaux-Montaigne) et Sabine Teyssonnere

12 h 30 – 13 h 45 : Pause repas

Panel 2 : BD et préoccupations écologiques

13 h 45 – 14 h 15 : Présentation 4 • Lisa Martin « Silence et poésie graphique en bande dessinée de reportage francophone: Un moyen pertinent de vulgarisation pour une représentation inuit ? »

14 h 15 – 14 h 45 : Présentation 5 • Élisa Lormeau « Entre authenticité et exotisme : représenter les populations autochtones d’Amérique du Nord dans la bande dessinée contemporaine. Analyse des Sagas Indiennes de Patrick Prugne »

14 h 45 – 15 h : Pause café

Panel 3 : La BD hors du livre

15 h – 15 h 30 : Présentation 6 • Lucie Hardy « Réception et pratiques de lecture des webtoons imprimés »

15 h 30 – 16 h : Présentation 7 • Pauline Gounelle « La place des fanzines et de l’autoédition dans le nouvel espace numérique. L’exemple de la ShortBox Comics Fair »

16 h 15 : Visite des réserves et des expositions

La journée est-elle ouverte au public ?

Bien sûr que oui, gratuitement mais sur inscription pour des questions d’organisation.

Contacts :

Sophie Bonadè pour la Brèche : sbonade@gmail.com

Catherine Ferreyrolle pour la CIBDI : cferreyrolle@citebd.org

Journées des masterant·e·s 2024

La Brèche, association de recherche en bande dessinée, organise le 23 mars 2024 sa troisième journée des masterant·es en partenariat avec la CIBDI. Le but de cet évènement est de permettre à des masterant·es travaillant autour du medium bande dessinée de venir présenter leurs recherches durant une présentation orale suivie d’échanges avec le public. Cette journée permettra aussi de mettre en contact des personnes travaillant autour de la bande dessinée. Les masterant·es qui envisagent de continuer dans le milieu de la recherche auront l’occasion de rencontrer des personnes qui pourront répondre à d’éventuelles questions.

Le programme

La journée à lieu de 8h30 à 17h à Angoulême au musée de la bande dessinée.

8h30 : accueil café

9h : Alice Lepert – Représenter les émotions du dérèglement climatique en bande dessinée

9h40 : Alexandre Georges – Œuvre et style de Chen Uen 鄭問 : un artiste et auteur taïwanais

10h20 : Elisa Proficet – Traitement de l’information et de l’actualité opéré par les auteurs de bd

11h : Pause café

11h 30 : Julie Dagenbach– La pratique du scénario dans la bande dessinée de la « mouvance queer »

12h10 : Margaux Turmine – Ki-oon, étude d’un éditeur de la seconde génération et de son public sur le marché du manga en France

12h50 : Pause repas

14h : Fenton Levoye – L’avatar de jeu vidéo dans le manga : le protagoniste de Pokémon

14h40 :  Cléa Louis Dit Picard – Analyse de la construction du sens d’une langue inventée dans une bande dessinée : le cas de « smurf »

15h20 : Pauline Laverre – Transposition, tradaptation, illustration : les nombreux termes de l’adaptation littéraire en bande dessinée et leurs problématiques

16h : Pause café

16h20 : Table Ronde – La recherche et la création en bande dessinée avec Nicolas Labarre et Sabine Teyssonneyre

17h : Visite du musée ou des collections

La journée est-elle ouverte au public ?

Bien sûr que oui, gratuitement mais sur inscription pour des questions d’organisation. L’inscription c’est par ici : https://forms.gle/1ejh6FKxWH4myWrr6=

Contacts :

Sophie Bonadè pour la Brèche : sbonade@gmail.com

Catherine Ferreyrolle pour la CIBDI : cferreyrolle@citebd.org

Programme A5 journée masterant.e.s LA BRECHE 23 mars 2024 

Journée d’études Alternatim (2 – La relecture, une appropriation discrète – 15 décembre 2023

Journée d’études Alternatim (2 – La relecture, une appropriation discrète – 15 décembre 2023

François Hemsterhuis affirme dans ses Dialogues que l’« âme juge le plus beau ce dont elle peut se faire une idée dans le minimum de temps possible ». Est-ce vrai ou le charme d’une œuvre – mêlant le plaisir à la beauté – réside-t-il plutôt dans la promesse et dans le désir d’un retour ?
Il est possible de définir la bande dessinée, entre autres, par ses modalités de production et par son ancrage dans le support imprimé. Celui-ci, dans sa forme livresque, provoque un rapport particulier au temps : d’une part, les images ne glissent pas en disparaissant, les feuilles s’empilent, le papier combat l’amnésie ; d’autre part, les planches deviennent un espace dont le rythme est suggéré mais reste modulable, soumis aux envies et aux besoins des lecteurs.Il serait dommage alors d’en réduire l’expérience esthétique à une économie de gestes qui consomment. Mais qu’est-ce qu’implique la relecture d’une bande-dessinée ? Revenir sur des séquences mémorables ? S’aventurer dans des recoins oubliés ? Découvrir des références ? Abandonner la cadence imposée du récit pour ainsi circuler dans les planches à sa guise ?Cette journée d’études tentera de montrer comment ce geste se décline selon la posture de son auteur.

Dans un premier temps, un chercheur introduira ces questions en fournissant les repères pour la suite de la discussions ; puis on écoutera deux doctorantes en recherche et création, pour voir de quelle façon cet acte se configure et prend sens pour des figures à double casquette ; ensuite, deux critiques-éditeurs proposeront la lecture d’une planche de leur choix, en puisant tant dans la production contemporaine que dans les classiques franco-belges ; la table ronde finale se présentera sous la forme d’un jeu de relectures, afin de montrer le caractère stimulant et dynamique de ce geste à la fois émotif et intellectuel.

(Illustration d’Olivier Josso Hamel tirée de l’album Au travail 2l’Association, 2017)

Le carnet biblio de la Brèche !

L’une des missions de la Brèche est de mutualiser le travail de veille documentaire dans le champ en expansion des comics studies ; l’association alimente donc un carnet hypothèse qui a our objectif de recueillir les recensions d’ouvrage rédigées par ses membres.  Les recensions concernent l’ensemble des publications universitaires de langue française ou anglaise ayant rapport avec la bande dessinée, et ce quelles que soient les aires géographiques et les époques concernées grâce à une équipe de relecteurs.trices multidisciplinaire.

Dernièrement, La Brèche a publié les recensions des ouvrages suivants :

* Shiamin Kwa, Perfect Copies – Reproduction and the Contemporary Comic, Rutgers University Press, 2023 par Isabelle Licari-Guillaume

* Hélène Raux, La Bande dessinée en classe de français, Un objet disciplinaire non identifié, Presses universitaires de Rennes, 2023, par Justine Favre.

* Blake Scott Ball, Charlie Brown’s America. The Popular Politics of Peanuts, Oxford UP, 2021,par Nicolas Labarre

Vous pouvez retrouver toutes les recensions à cette adresse : https://brechebiblio.hypotheses.org/

Appel à communication : Histoire publique et bande dessinée : actualité et potentialités des écritures et des usages de l’histoire en bande dessinée

La bande dessinée historique et historienne a toujours eu une place majeure dans la production éditoriale, avec des approches évoluant très largement. Un cycle de journées d’études est organisé pour en prendre la mesure.
 
Quatre journées d’études sont programmées, chacune sur un axe précis. Les voici :
 
Journée d’étude 1. Bande dessinée, mémoires traumatiques et héritages clivants. Mémorial du camp de Rivesaltes – 17 novembre 2023
Journée d’étude 2. Bandes dessinées biographiques, autobiographiques, mémoires  Maison de la BD de Blois – 3 mai 2024
Journée d’étude 3. Bande dessinée et utopies sociales, mouvements contestataires et contre-cultures. Bruxelles – octobre 2024
Journée d’études 4. L’histoire comme patrimoine partagé : la question des origines dans la bande dessinée. Université de Tours – mars 2025
 
Chaque proposition devra s’inscrire dans un des quatre axes exclusivement, pour des communications d’environ 45 minutes. Les propositions de 500 mots accompagnées d’une bio-bibliographie sont à adresser à Christophe Meunier (christophe.meunier@univ-orleans.fr) et à Margot Renard (margot.renard@ugent.be) avant le 5 juin 2023. Vous serez informé.e de la sélection le 3 juillet 2023.
 

Journées des masterant·e·s 2023

La Brèche, association de recherche en bande dessinée, organise le 1er avril 2023 sa deuxième journée des masterant·e·s en partenariat avec la CIBDI. Le but de cet évènement est de permettre à des masterant·e·s travaillant autour du medium bande dessinée de venir présenter leurs recherches durant une présentation orale suivie d’échanges avec le public. Cette journée permettra aussi de mettre en contact des personnes travaillant autour de la bande dessinée. Elle est ouverte à toutes et tous,g gratuitement mais idéalement sur inscription pour des questions d’organisation, par ici : https://forms.gle/GQpJcSE7UB4eH5we8

Le 1er avril 2023 à Angoulême au musée de la bande dessinée, de 9 h 30 à 16 h. 

9h : Corinne Luijten • Les codes des personnages féminins dans les webtoons coréennes romantiques de réincarnation et/ou transmigration, de 2015 à 2022
9h45 : Marlène Agius • La nation en images : le patriotisme dans la bande dessinée ukrainienne (2014 – 2022)
10h30 : Nadia Medelgi • La bande dessinée dans le monde arabe
11h30 : Hege-Marie Christensen •Lire un roman graphique en classe de français langue étrangère
12h15 : Lilou Marjo • Expliquer l’intérêt que présente le médium bande dessinée pour les savoirs des sciences sociales
14h : Arianna Chiaracane • La spatialité dans la bande dessinée. Une étude de cas : Le piano oriental de Zeina Abirached
14h45 : Quentin Lefort • L’étude de la transtextualité ludique dans « Grabote »
15h30 : Salomé Binet•« Strangers in Paradise » de Terry Moore, un comics alternatif après l’heure
16h30:Visite des réserves de la Cité et/ou discussion « les moyens de financement d’une thèse » avec des questions/réponses de Sylvain Lesage (McF Histoire contemporaine)

Parution d’ouvrage : Le Bouquin de la bande dessinée

Publié en coédition avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image (Angoulême), Le Bouquin de la bande dessinée présente un état complet et structuré du savoir et de la pensée sur la bande dessinée. Pour la première fois, l’ensemble des codes de la bande dessinée et sa place dans l’histoire culturelle sont intégralement traités.

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LE LIVRE :

Le Bouquin de la bande dessinée n’est pas une encyclopédie des œuvres et des auteurs, ainsi qu’il en existe déjà plusieurs.Ses entrées renvoient non pas à des noms propres mais à des notions : termes usuels (album, bulle, héros, série, neuvièmeart…) ou plus techniques (encrage, couleur, lettrage, mise en page, séquence…), genres (animaux, autobiographie, western, science-fiction, super-héros…), supports (planche originale, fanzines, petits formats, album, roman graphique…), thèmes(religion, colonialisme, nu, Shoah…), notions relevant de l’esthétique (style, Pop Art, génétique…) ou de l’histoire culturelle (auteur, avant-garde, bédéphilie, contre-culture…).

Œuvre collective placée sous la direction éditoriale de Thierry Groensteen, Le Bouquin de la bande dessinée rassemble une quarantaine de contributeurs, tous spécialistes reconnus du neuvième art. Chacune des notions traitées fait l’objet d’uneproblématisation. Les données disponibles sont synthétisées, les faits mis en perspective, des pistes de réflexion sontproposées. Pour la première fois est rendue accessible au grand public la recherche en bande dessinée, en histoire et histoire de l’art, littérature comparée, philosophie et sociologie.

À la manière du Tulard pour le Guide des films ou encore du Kobé pour Tout l’opéra, la collection « Bouquins » accueille le Groensteen, véritable œuvre d’une vie, preuve s’il en est que la bande dessinée est à la fois un genre littéraire, une branche des beaux-arts, une industrie créative et un art à part entière.

Ponctué de clins d’œil de Lewis Trondheim, un des plus grands talents de la bande dessinée, Le Bouquin de la bande dessinée est un événement phare de l’Année de la Bande dessinée (prolongée jusqu’en juin 2021) du ministère de la Culture, avec plus d’un millier d’opérations dans de nombreux musées, bibliothèques et festivals à travers toute la France.

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ARGUMENTS PRÉPONDÉRANTS ET CONCURRENCE :

  • La bande dessinée compte aujourd’hui parmi les premiers segments de l’édition française. Le lectorat de bande dessinée s’est diversifié. Entre 2008 et 2018, le marché de la bande dessinée a gagné 34 % en valeur (source : GFK). Selon le Syndicat de la librairie française, les BD représentent désormais près de 15 % des ventes totales des librairies.
  • Thierry Groensteen est l’un des meilleurs spécialistes de la bande dessinée, de renommée internationale, commissaired’expositions de référence (notamment l’exposition sur la bande dessinée d’expression française lors de la Foire du livre de Francfort, dans le pavillon d’honneur, 2017) et découvreur de talents (éditeur du Fauve d’or 2020 – équivalent pour la bande dessinée de la Palme d’or ! – au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, Révolution de Florent Grouazel et Younn Locard, Actes Sud, l’An 2).
  • Ce dictionnaire est publié au milieu de l’Année de la bande dessinée, pilotée par le Centre national du livre et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, sous l’autorité du ministre de la Culture. L’Année de la bande dessinée rassemble plus de 1 000 événements, et a été prolongée jusqu’au 30 juin 2021.
  • L’ouvrage est une coédition avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, établissement unique en Europe et à forte visibilité internationale, qui fête en 2020 le trentième anniversaire de sa fondation, et qui rassemble aujourd’hui la plus grande collection muséale de bande dessinée d’Europe (et la deuxième du monde).
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Auteur(s) :

Le Bouquin de la bande dessinée est dirigé par Thierry Groensteen, ancien directeur du musée de la Bande dessinéed’Angoulême, fondateur de la revue Neuvième Art et des éditions de l’An 2. Ce spécialiste de réputation internationale, qui a consacré une vingtaine d’essais à la bande dessinée, s’est entouré de plusieurs dizaines de spécialistes, universitaires, critiques, historiens et bibliothécaires.

Pour la rédaction de ce livre, il s’est adjoint près d’une quarantaine de contributeurs : Jean-Charles Andrieu de Levis

– Raphaël Baroni – Camille Baurin – Evariste Blanchet – Alain Boillat – Elsa Caboche – Sébastien Charbonnier

  • Gilles Ciment – Benoît Crucifix – Pierre-Laurent Daures – Erwin Dejasse – Philippe Delisle – Isabelle Delorme

– Julie Demange – Agnès Deyzieux – Jacques Dürrenmatt – Henri Garric – Laurent Gerbier – Xavier Guilbert – ManuelHirtz – Anne-Hélène Hoog – Nicolas Idier – Jean-Paul Jennequin – Bernard Joubert – Guillaume Laborie

  • Marion Lejeune – Clément Lemoine – Fabrice Leroy – Sylvain Lesage – Samuel Lévêque – Pierre Lungheretti

– Vincent Marie – Jean-Philippe Martin – Jean-Pierre Mercier – Ann Miller – Benoît Mitaine – Harry Morgan – Philippe Morin – Frédéric Pâques – François Poudevigne – Gwendal Rannou – Mael Rannou – Camille Roelens

– Nicolas Rouvière – Johanna Schipper – Bounthavy Suvilay – Nicolas Tellop – Philippe Videlier – Luc Vivier

  • Pascal Vimenet. Le dessinateur Lewis Trondheim a illustré la couverture et réalisé une série de culs-de-lampe (ornement en bas de certains chapitres).

Appel à communication – Colloque : La bédéphilie en revues

Ce colloque a pour ambition d’explorer les formes prises par la bédéphilie dans les supports périodiques, que ce soient les revues spécialisées sur la bande dessinée, les revues de bandes dessinées mais aussi la presse généraliste — journaux quotidiens, magazines d’information généraliste ou revues consacrées à des sujets autres que la bande dessinée.

Lire de la bande dessinée, aimer la bande dessinée étaient jusqu’au début des années soixante des marqueurs culturels infamants. La « légitimation » de la bande dessinée est un processus récent, au long cours et aux logiques plurielles. Une de ses formes privilégiées sur la durée fut la multiplication des espaces d’expression sur la bande dessinée. À partir des années 1960 en France, la constitution des premiers mouvements bédéphiles et la montée progressive d’une sensibilité « jeune » dans la culture quotidienne des Trente Glorieuses contribuèrent à faire graduellement de la bande dessinée un objet de discussion et d’appréciation esthétique, un espace d’expression avant-gardiste et contestataire, de moins en moins un objet de diabolisation. Dans le sillage de cette mutation culturelle se multiplièrent les écrits sur la bande dessinée, dans la presse généraliste périodique, dans les grandes revues de bandes dessinées et dans les revues spécialisées sur la bande dessinée. C’est tout un corpus de littérature secondaire sur le moyen d’expression qui s’est ainsi constitué en plus d’un demi-siècle et reste insuffisamment exploité à ce jour.

L’ambition du projet MEDIABD est de donner une visibilité scientifique aux discours publiés dans les revues spécialisées sur la bande dessinée depuis un demi-siècle par leur référencement et leur indexation précise dans une base de données ad hoc. Plus largement, le but du projet est d’analyser comment, à partir des années soixante, les discours diabolisants sur ce moyen d’expression cédèrent la place à des textes reflétant la constitution, confidentielle d’abord puis de plus en plus rapide, d’une nouvelle sensibilité culturelle, la bédéphilie. Étudier ce pan de la littérature secondaire sur la bande dessinée permet d’analyser par quelles voies ce moyen d’expression, les pratiques et les jugements de valeurs produits à son propos ont subi un processus de « normalisation », « naturalisation » dans le répertoire des pratiques culturelles moyennes, au point de se rapprocher progressivement de ses deux précurseurs les plus proches dans la consommation culturelle grand public, à savoir la littérature et le cinéma.

À partir des années soixante, les revues bédéphiles de toutes natures prolongèrent d’une part une longue histoire de la « petite » édition périodique culturelle (la small press des domaines littéraires et artistiques dans le monde anglo-saxon), d’autre part une histoire plus récente de l’édition périodique « philique », production à mi-chemin entre les univers amateur et professionnel, structurée autour de « hobbys » n’ayant pas encore accédé à la dignité implicite dont bénéficie l’engagement en faveur d’avant-garde de domaines artistiques « consacrés ». Une trame chronologique rudimentaire de l’édition périodique philique pourrait débuter au XIXe siècle avec les premières revues sur la photographie et se poursuivre avec celles consacrées au cinéma et au jazz (1re moitié du XXe siècle), puis aux littératures policières et de science-fiction (après-guerre), pour arriver à la bande dessinée et aux musiques pop/rock seulement à l’orée des années soixante.

Les revues spécialisées sur la bande dessinée constituent un domaine spécifique au sein de la bédéphilie, dans la mesure où elles fonctionnent comme un espace d’expression pour « spécialistes » depuis lequel connaissances et débats se diffusent vers d’autres amateurs, vers les médias, vers des segments du grand public. Aux États-Unis, une histoire de ces revues a été esquissée par Bill Schelly, via l’histoire des réseaux de fans dans les années soixante et 70 ; mais là aussi, l’analyse serrée de la bédéphilie spécialisée sous forme périodique reste à faire. Quelques revues marquantes ont eu l’honneur d’articles rétrospectifs sur le mode nostalgique, essentiellement dans d’autres revues bédéphiles : Phénix remémoré dans Les Cahiers de la Bande Dessinée par Th. Groensteen en 1985, Le Kiosque de Jean Boullet présenté dans Le Collectionneur de Bandes Dessinées par M. Denni en 1998. Si le corpus des principales revues bédéphiles est depuis longtemps recensé dans l’argus Trésors de la bande dessinée BDM, il faut encore mener à bien leur dépouillement et, comme c’est l’ambition de MEDIABD, une indexation permettant de rendre visibles les axes de force à l’origine des discours sur la bande dessinée qui se sont constitués dans les pages de ces revues depuis plus d’un demi-siècle. En parallèle reste à découvrir toute une production de fanzines à petit tirage et à diffusion surtout locale, dont la diversité reflète les états de la bédéphilie hors des « scènes bd » des métropoles culturelles nationales.

Dans un deuxième cercle, les écrits bédéphiles tels que chroniques, critiques et articles historiques à l’intérieur des revues de bandes dessinées de statuts très divers (pour enfants-ados franco-belges dans Tintin et Spirou ou adulescents post-68 dans Charlie Mensuel, par exemple) manifestaient la transmission en direction de publics élargis de discours sur la bande dessinée qui circulaient jusqu’alors seulement parmi les auteurs, éditeurs et amateurs éclairés. Le site bdoubliees.com a permis un travail de repérage préliminaire de ces types de contenus mais ils n’ont à ce jour fait l’objet d’aucune analyse approfondie.

Dans un troisième cercle enfin, les discours sur la bande dessinée trouvaient peu à peu droit de cité dans les périodiques d’information généraliste ou spécialisés hors BD comme autant de témoignages de la pénétration dans la sphère publique d’une nouvelle sensibilité à un moyen d’expression longtemps marginalisé socialement et culturellement.

Dans le bouillonnement actuel des recherches universitaires sur la bande dessinée, le projet MEDIABD cherche à mettre fin au paradoxe que constitue l’angle mort de la recherche qui fait que les ressources sur la bande dessinée publiées en support revues restent insuffisamment exploitées alors même qu’elles constituent un corpus d’informations considérables sur la réception des bandes dessinées au fil du temps, sur les auteurs, les événements et, en elles-mêmes, sont des sources primaires à prendre en compte dans tout regard diachronique porté sur les divers pans constitutifs de la bédéphilie au sens large.

Le colloque « La bédéphilie en revues » se proposera d’explorer le phénomène dans l’Europe francophone et d’autres aires linguistiques et géographiques. Le bornage chronologique principal s’étend du pivot des années soixante à l’époque actuelle, sans exclure néanmoins des manifestations du phénomène antérieures à la seconde moitié du XXe siècle.

  • Fanzines et prozines, locaux et nationaux : modes de production, contenus, rapports avec les « scènes bd » locales, pratiques et trajectoires des concepteurs de revues sur la
  • Catalogues de libraires, d’éditeurs, de diffuseurs
  • La bédéphilie dans les revues de bande dessinée (rubriques spécialisées, annonces, courriers des lecteurs,
  • La bédéphilie dans la presse non spécialisée (journaux quotidiens locaux ou nationaux, presse d’information généraliste, revues spécialisées hors bande dessinée) : articles ponctuels, rubriques BD, numéros « spécial BD »,
  • Bédéphilie en revues et expressions minoritaires : perspectives féminines / féministes, LGBTI, ethniques.

Lieu : Le colloque aura lieu à l’auditorium du musée.

Date : 17-18 juin 2021

Langue : Les communications seront présentées en français ou en anglais.

Date limite d’envoi des propositions : Date limite d’envoi des propositions de communication : 30 novembre 2020. Merci d’adresser vos questions à Jean-Paul Gabilliet jpg@u-bordeaux-montaigne.fr.

Contact : Propositions de 300 mots maximum et notice biographique de 100 mots en français ou anglais à adresser à :

Appel à contribution – Edited Collection on Comics and Education

Comics are a staple of popular culture around the world, and research on comics as tools for education shows the possibilities that comics offer educators. Yet the research on the use of comics in primary and secondary education is still scarce. Therefore, we are collecting suggestions for chapters for an edited collection that addresses the need for scholarly work on comics as a tool for educational practice. This collection addresses an audience of primary and secondary school teachers, librarians, parents, preservice teachers, teacher educators, and others. Chapters could include literary analysis of comics’ potential for teaching, as well as studies of classroom activities and teacher/student experiences.

Possible subjects include, but are not limited to:

• The use of comics in teaching various school subjects: History, Mathematics, Geography etc.

• Perspectives on curriculum and syllabus.

• Using comics for inclusive education.

• Cross-curricular/Interdisciplinary school work with comics.

For any questions on a particular topic for the collection, please do not hesitate to contact the editors.

Langue : anglais

Modalités de soumission : Abstracts submitted for consideration are due by October 31, 2020. They should be 250-300 words in length and include a tentative title and brief bio of the contributor(s). Selections will be made, and notifications emailed by November 15, 2020. The book proposal will be sent to prospective publishers by December 1, 2020. Full chapters of 5,000-6,000 words will be due by June 1, 2021.

Contact : Please send your submissions simultaneously to both editors Robert Aman (robert.aman@liu.se) and Lars Wallner (lars.wallner@liu.se).

Appel à communication – Colloque : Pif Gadget et compagnie : approches pluridisciplinaires

Le programme de recherche Pifgadg & Cie a pour but d’analyser les contenus des succès de presse que sont Vaillant puis Vaillant, Le journal de Pif (1965) et Pif Gadget (1969-1993 puis 2004-2008). Impliquant notamment des collègues de l’université de Bourgogne/Franche-Comté provenant de laboratoires différents, le projet entend valoriser les approches pluri et transdisciplinaires, de façon à questionner la supposée fabrication d’un imaginaire collectif et la construction d’une mémoire commune communiste à travers ce magazine de jeunesse.

Lire l’appel en entier

Lieu : MSHE Ledoux à Besançon

Date : 4 et 5 février 2021

Langue : français – anglais – espagnol

Date limite d’envoi des propositions : 1er décembre 2020

Contact : sebastien.laffage-cosnier[at]univ-fcomte.fr et à christian.vivier[at]univ-fcomte.fr