Depuis quelques décennies, les humanités anglophones ont intégré le concept de print culture ou « culture de l’imprimé », autour duquel s’est épanoui un écosystème de domaines d’études tels que les jeunes periodical studies. Employée en 1979 par Elizabeth Eisenstein dans son texte fondateur, The Printing Press as an Agent of Change, l’expression désignait avant tout un rapport nouveau au texte, rendu disséminable à grande échelle par le développement de l’imprimerie, et source supposée d’une transformation radicale de la civilisation occidentale. Cependant, comme ont pu le souligner les historiens du livre français depuis les années 1980, annonciateurs des travaux les plus récents consacrés à la littérature populaire ou à la culture matérielle, l’imprimé est loin d’être réductible au livre, de fait minoritaire, mais englobe un ensemble vaste d’objets éphémères ou périodiques, d’affiches, d’images, de pamphlets, de billets, qui tous génèrent leurs propres usages, leurs propres pratiques, et contribuent à modifier profondément les perceptions du temps et de l’espace et les représentations du monde. La culture de l’imprimé est indissociable de l’entrée dans la modernité médiatique, et c’est en particulier le cas des pratiques et des usages qui se développent à la fin du XIXe siècle autour de nouveaux objets imprimés en masse, produits de l’industrialisation et de la mise au point de nouvelles techniques de reproduction, de la litho- et chromolithographie à l’offset.

Une attention particulière pourra ainsi être accordée au graphisme, aux caractéristiques typographiques, aux supports et aux techniques d’impression. Seront attendues avant tout, des contributions qui mettront l’accent sur des problématiques innovantes et peu traitées jusqu’à présent par la recherche sur la culture de l’imprimé, sans limitation géographique, en particulier sur des objets à la marge de la définition dominante de l’imprimé, populaires, vernaculaires, mineurs, subversifs (imprimés publicitaires et commerciaux, petite imagerie, tracts politiques, publications clandestines, pornographie…) ; et sur des usages et pratiques de l’imprimé minoritaires ou
alternatives, tant du côté de la production que de la réception.

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Lieu du colloque : INHA Paris, salle Vasari, Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 750002, Paris

Date : 20 janvier 2021

Langue : français

Date limite d’envoi des propositions : 30 septembre 2020

Contact : Les propositions (300 mots) pour des interventions de 20 minutes devront être envoyées à nathalie.sebayashi@ehess.fr et laura.truxa@ehess.fr