Ci-après, une fiche de profil de poste pour un post-doc de 24 mois proposé par l’Université Clermont Auvergne.

– MISSIONS ET ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL :

Étude de la bande dessinée comme 1- représentation culturelle du risque de catastrophe naturelle ou environnementale 2- moyen de remédiation, support d’expression et d’interactions entre acteurs concernés dans la communication autour du risque à des fins d’atténuation.

La représentation du risque de catastrophe par la bande dessinée n’a pas fait l’objet d’étude dédiée alors même que des expériences diverses et des usages nouveaux tendent à se développer. D’une part, elle est l’objet de pratiques de remédiation innovantes visant à surmonter les difficultés d’appropriation du risque naturel par un large public. D’autre part, la production de récits graphiques autour de catastrophes naturelles ou environnementales, réelles ou imaginées, sous forme d’enquêtes, de documentaires, de témoignages, etc., n’a cessé de croître.

Il s’agira donc de procéder à l’analyse des usages contemporains de la bande dessinée et de mener une évaluation critique de son utilisation comme outil de communication scientifique et/ou institutionnelle et comme production culturelle contribuant à véhiculer et façonner les représentations et imaginaires de la catastrophe.

Ainsi ce projet a pour objectif :

D’évaluer l’efficacité du langage de la bande dessinée et de sa « scénariographie » pour interpeller, transmettre et partager des données de nature scientifique, des expériences personnelles et collectives et des visions autour du risque naturel et/ou
D’analyser la portée et la valeur des récits graphiques de la catastrophe
D’étudier les différents contextes de production et de réception et d’analyser le rapport entre type d’acteurs, type d’enjeu et les dispositifs propres à la bande dessinée mobilisés (supports, scénarios, formats, genres, styles)
De définir dans quelle mesure le dialogue art (graphique) et science est un levier intéressant pour une meilleure appréhension du risque de catastrophe, comme support d’expression face au risque et pour la communication entre les différents protagonistes à des fins d’intercompréhension, de prévention et donc, in fine, d’atténuation des risques

À partir des corpus constitués, ce projet explorera tant du point de vue théorique que méthodologique, la question du rapprochement entre la bande dessinée, forme esthétique et sensible, jouant sur les registres du plaisir, de l’humour ou du beau dessin, et le dessin documentaire, voire « scientifique », qui consigne les données, les cartographie, les décrit et modélise.

Missions :

Observation et analyse des pratiques en cours autour de bande dessinée (avec les partenaires institutionnels de l’université)

Constitution de corpus et réunion de corpus existants de la bande dessinée comme mémoire graphique et culturelle des catastrophes naturelles et environnementales et comme outil de médiation. Dans ce corpus très vaste, l’étude se centrera sur les productions à l’intersection de trois tendances novatrices du neuvième art : le BD-reportage, la bande dessinée écologique et la bande dessinée scientifique.

Constitution de sous-corpus de supports graphiques (papier ou numérique) et d’un panel d’initiatives permettant l’appréciation du dessin narratif comme outil de transmission ou de support de modélisation des connaissances
Analyse des corpus (documentaire, qualitative et statistique)
Évaluation critique et préconisations

Le financement de ce post-doctorat est apporté par le projet PACSEN (CPER, ciblé Challenge 4 de l’I- Site CAP 20-25 de l’Université Clermont-Auvergne). Le/la candidat(e) prendra en compte les travaux réalisés ainsi que leur efficacité respective pour l’appropriation des risques, par deux autres post- doctorant(e)s hébergé(e)s à l’UCA respectivement dans les laboratoires GeoLab (https://geolab.fr/) et de communication et sociétés (http://communication-societes.uca.fr). Il (elle) sera hébergé(e) au CELIS (Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique, https://celis.uca.fr/ ), dans l’équipe.

« Écritures et Interactions Sociales » et sera encadré(e) par Viviane ALARY, PU.

ACTIVITÉS ESSENTIELLES :

– En lien avec les missions décrites ci-dessus :

Observations et interaction avec les acteurs de terrain (en utilisant les partenariats établis : Clermont- Ferrand, Arequipa, Mexico, Cuba, Haïti), pour poursuivre ou introduire la bande dessinée comme outil de médiation. Documents préparatoires pour une communication des risques via le support bande dessinée.

Analyse des rapports entre type d’acteurs, type d’enjeu et dispositifs.

Constitutions et réunion de corpus et sous-corpus, travail documentaire et bibliographique, sélection de panels représentatifs selon les objectifs et missions définis plus hauts.

Analyses quantitatives croisées :

Analyse esthétique, narratologique, sémiotique et des représentations, Pour un même épisode catastrophique, on comparera divers types de récits et de productions graphiques se différenciant par leurs perspectives et les retournements de points de vue (communauté scientifique, population sinistrée, pouvoirs publics, humanitaires) ainsi que leurs lieux de création. On dégagera une série de scénarios-type autour de 1- la gestion de la catastrophe, de la mise en œuvre de solutions et la difficile harmonisation entre les différents acteurs 2- les vulnérabilités socio-économiques décrites 4- la mise en récit de la capacité d’adaptation et de rebond, individuelle ou collective ou encore environnementale, 5- le rapport croyance- science et science-société.

Élaboration d’une grille d’analyse pour l’exploration statistique des corpus et sous-corpus, afin de vérifier les résultats et interprétations des analyses observationnelles et qualitatives et de rendre accessible les résultats sous un format numérique.

Réalisation d’un document à destination de différents professionnels de la médiation qui voudraient sensibiliser aux risques de catastrophe par la bande dessinée (par ex. livre blanc et préconisations de lectures de bandes dessinées sur les risques naturels et environnementaux pour des réseaux de bibliothèques).

COMPÉTENCES REQUISES :

Connaissances :

Connaissance des méthodes d’analyse du neuvième art (narratologie, sémiotique visuelle, esthétique, communication) ou de tout type d’analyse de l’image.
Connaissance du corpus de BD-reportage et de la recherche dans ce domaine

Connaissances souhaitées et/ou à développer :

Connaissance de la recherche sur les rapports science et bande dessinée
Connaissance des contextes géo-culturels (monde ibérico-américain en particulier)
Connaissance des risques naturels et des enjeux socio-économiques et

Compétences opérationnelles :

Compétences dans l’analyse sémiotique, graphique et narratologique de la bande dessinée
Savoir mettre en corrélation les résultats d’analyses depuis des perspectives différentes

Compétences dans la construction d’un corpus et de méthodes d’analyse dans le cadre des Humanités numériques

Autres compétences scientifiques souhaitées (géologie, géographie, anthropologie)

Compétences comportementales :

Savoir travailler en réseau, en équipe et en interaction avec les autres post-docs du projet PACSEN
Savoir mener des études observationnelles sur les différents terrains
Être force de proposition et de conseil dans les préconisations pour l’usage de la bande dessinée (parlivre blanc)

Capacité à évaluer les compétences opérationnelles et connaissances manquantes et en déduire les besoins en formation personnelle
Motivation personnelle pour travailler avec les équipes de communication, de géographes et de géologues, pour créer des espaces de dialogue interdisciplinaires dans le but de valoriser et vulgariser au mieux les résultats dans des revues ou supports institutionnels (journée d’étude, présentations publiques, etc.)

PRÉREQUIS / FORMATION souhaitée :

Prérequis : doctorat en Lettres, Langues ou Sciences Humaines avec une spécialisation en bande dessinée (ou le cas échéant analyse de l’image). Connaissances de l’Amérique Latine.

Très bonne maîtrise de deux des trois langues suivantes : français, espagnol, anglais.

Formations et compétences complémentaires appréciées : un doctorat ou des travaux de recherche portant sur l’Amérique Latine, sur l’approche communicationnelle de la bande dessinée, ou encore la géo- critique. Connaissances scientifiques ou formation en géographie ou géologie.

SPÉCIFICITÉS DU POSTE :

Durée : 24 mois

Localité : le (la) candidate sera hébergé(e) à la Maison des Sciences de l’Homme de l’Université

Clermont Auvergne, au laboratoire du CELIS https://celis.uca.fr/

Salaire : Rémunération : INM 526 soit 2 464,85 € brut mensuel

– Contrat de travail : 37 h 30 hebdomadaire

POUR POSTULER :

Veuillez faire parvenir un CV et une lettre de motivation avant le 30 septembre 2020 à l’attention de :

Le Président de l’Université Clermont Auvergne – Direction des Ressources Humaines par mail à cette adresse :

recrutement.drh@uca.fr